Les ambitions affichées de Moussa Faki
Je ne vais pas résumer ici le DNIS et ses bienfaits. Ce n’est pas l’objet de cet ouvrage. Si vous me lisez, c’est sans doute d’ailleurs
parce que vous en connaissez déjà les grandes lignes ou par simple curiosité pour certains. En revanche, j’estime nécessaire de vous livrer quelques clés pour comprendre le dessous des cartes.
J’ai déjà parlé plus haut dans ce livre de Moussa Faki, Président de la Commission de l’Union africaine qui a tenté de discréditer le CMT pendant les obsèques de mon père.
Comme d’autres, il prendra la parole lors de l’ouverture du DNIS pour expliquer tout ce qui s’est passé au Tchad pendant les trente années écoulées. Pour lui, il s’agit de trente ans d’échecs répétés. Fort bien.
Moussa Faki oublie cependant de rappeler à la tribune qu’il a été directeur de cabinet de mon père. Qu’il a été Premier ministre sous mon père.
Qu’il a été ministre des Affaires étrangères sous mon père durant neuf ans et que c’est en- core mon père qui fera campagne auprès des autres chefs d’Etat africains pour qu’il devienne Président de la Commission de l’UA, et ce à deux reprises.
Ce discours m’a considérablement choqué. J’avoue que je n’ai pas encore compris cette trahison et ces mensonges. Peut-être pensait-il se dédouaner ainsi, voire renier son passé ?
La manœuvre n’est pourtant pas très habile.
Moussa Faki est un acteur majeur de la vie politique tchadienne de ces trente dernières années. Si quelqu’un doit avoir quelque chose àse reprocher pour son action pendant cete période, c’est bien lui. Moi, durant tout ce temps-là, je n’étais qu’un lycéen, un étudiant puis un soldat sur le terrain !
Qui plus est, cracher sur un mort alors qu’il était
un parent, un ami, un confident de mon père, est une honte. Il s’insulte lui-même.
Il répondra, comme nous tous, de ses actes devant Dieu.
« D’après des extraits du livre (Du bédouin a président) de Mahamat Idriss Deby Itno », pages 132/133.