En onze mois de gestion à la tête de l’Autorité de l’Aviation Civile (ADAC), M. Sénoussi Hassana Abdoulaye a su redresser une institution confrontée à de multiples défis, transformant une organisation en difficulté en un acteur crédible et performant au sein du secteur aéronautique tchadien. Cet article revient sur les réalisations marquantes de sa direction et les réformes qu’il a mises en œuvre pour redonner un souffle nouveau à l’ADAC.

Nommé le 14 février 2024, M. Sénoussi Hassana Abdoulaye a hérité d’une institution en crise. L’ADAC se trouvait dans une situation préoccupante :

• Gouvernance défaillante et gestion sans vision stratégique.

• Dettes cumulées atteignant plus de 4 milliards FCFA.

• Insuffisance des qualifications du personnel technique.

• Retards dans la mise en œuvre des recommandations de l’OACI.

• Manque d’infrastructures adéquates et de ressources matérielles.

Conscient de l’urgence, le Directeur Général sortant a mis en place une stratégie rigoureuse pour réformer l’ADAC, reposant sur trois axes majeurs : la gouvernance administrative, la gestion financière et la supervision de la sécurité et de la sûreté de l’aviation civile.

Réformes en Gouvernance Administrative

L’une des réalisations majeures de M. Sénoussi Hassana Abdoulaye a été le recentrage de l’ADAC sur sa mission régalienne de supervision de la sécurité et de la sûreté de l’aviation civile. Parmi les actions notables :

• Adoption d’un organigramme révisé aligné sur les missions essentielles de l’ADAC.

• Mise en place de textes réglementaires définissant les critères de recrutement, de formation et d’accréditation des inspecteurs.

• Audit comptable et financier en cours pour certifier les comptes de l’ADAC.

• Régularisation des marchés publics, incluant la création d’une commission dédiée après une décennie d’absence.

• Accords de coopération technique avec l’OACI, notamment pour l’évaluation et le développement des compétences du personnel.

• Réhabilitation des infrastructures, y compris le siège de l’ADAC et la salle de gestion des crises à l’aéroport de N’Djaména.

• Organisation réussie de la 10e Conférence CAPSCA Afrique et de la Journée internationale de l’aviation civile.

Ces réformes structurelles ont permis de restaurer la crédibilité de l’ADAC auprès des partenaires internationaux et de renforcer sa gouvernance.

Réformes en Gouvernance Financière

Face à un déficit structurel, la gestion budgétaire de l’ADAC a été entièrement revue. Les actions mises en œuvre comprennent :

• Révision et validation du budget par le Conseil de l’Aviation Civile.

• Mise en place du logiciel Sage 100 CLOUD, améliorant la gestion comptable, des ressources humaines et des immobilisations.

• Réduction significative de la dette, avec le remboursement de plus d’un milliard FCFA en un an.

• Régularisation des cotisations sociales, un exploit inédit depuis 2017.

Ces efforts ont permis de stabiliser les finances de l’institution et de poser les bases d’un équilibre financier durable.

Supervision de la Sécurité et de la Sûreté de l’Aviation Civile

Sous la direction de M. Sénoussi Hassana Abdoulaye, des progrès significatifs ont été réalisés dans la supervision de la sécurité et de la sûreté de l’aviation civile :

• Relance des travaux de certification de l’aéroport international Hassan Djamous, avec un nouveau plan d’action soutenu par l’OACI.

• Re-certification rigoureuse de la compagnie Royal Airways, première du genre dans l’histoire de l’ADAC.

• Mise en place de nouvelles réglementations pour la délivrance de titres d’accès à l’aéroport et la gestion des badges sécurisés.

• Signature de protocoles d’accord avec la police, la gendarmerie et la douane pour renforcer les mesures de sûreté.

• Préparation d’un audit à blanc du système de supervision de la sécurité de l’aviation civile en février 2025.

Ces initiatives ont permis de combler des lacunes historiques et de poser les jalons pour des audits internationaux réussis. Reconnaissant l’importance du capital humain, M. Sénoussi Hassana Abdoulaye a lancé des programmes ambitieux de formation et de développement des compétences :

• Création d’un comité de formation, avec un plan global pour 2024 et des perspectives pour 2025.

• Mise en œuvre d’un accord avec l’OACI pour évaluer et développer les compétences du personnel technique.

• Adoption d’une nouvelle grille de rémunération pour motiver et fidéliser le personnel.

Ces efforts visent à garantir une main-d’œuvre qualifiée capable de relever les défis de l’aviation civile.

L’héritage de M. Sénoussi Hassana Abdoulaye repose sur une vision à long terme, matérialisée par :

• La signature d’un Plan directeur de l’aviation civile avec l’OACI pour les 15 prochaines années.

• La conception de projets structurants, tels que la création d’une académie d’aviation civile et d’un centre de maintenance d’aéronefs.

• La relance du projet de construction d’un nouvel aéroport international à Djermaya.

Ces projets montrent une ambition claire pour transformer le Tchad en un acteur majeur de l’aviation civile en Afrique.

Le passage de M. Sénoussi Hassana Abdoulaye à la tête de l’ADAC a marqué un tournant décisif pour cette institution. Grâce à son leadership réformateur, il a su relever des défis majeurs, stabiliser l’organisation et jeter les bases d’un avenir prometteur.

Alors qu’il passe le flambeau à son successeur, Brahim Guihini Dadi, l’ADAC est désormais en meilleure posture pour poursuivre sa mission régalienne et contribuer au développement du secteur aéronautique tchadien.