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Vers une nouvelle ingérence ? Les signes annonciateurs d’une possible intervention militaire américaine au Sahel

Il semble que l’administration Trump ne soit pas satisfaite des décisions sévères et injustes qu’elle a prises ces derniers mois à l’encontre de plusieurs pays africains, notamment d’Afrique de l’Ouest, dont certains, comme le Tchad et le Niger, ont poussé les forces américaines à se retirer de leurs territoires. Ces décisions comprennent des restrictions de visas pour plus de 25 pays africains, dont les pays de l’AES, le Tchad et le Soudan, l’expulsion de citoyens de plusieurs pays africains des États-Unis et l’imposition de droits de douane sur les marchandises importées de ces pays.

Suite aux récentes déclarations du commandant du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM) au Pentagone le 4 juin dernier, évoquant la nécessité d’agir pour enrayer la propagation des groupes terroristes au Sahel et dans la région du lac Tchad, les experts estiment que Washington prépare le terrain pour une intervention militaire au Tchad et dans les pays de l’AES. Ils ajoutent qu’avant de prendre une telle mesure, l’administration américaine cherchera à affaiblir les économies de ces pays et à les déstabiliser par les décisions injustes récemment prises concernant l’imposition de droits de douane sur les marchandises en provenance de ces pays.

Dans ses déclarations, Michael Langley a indiqué que l’Afrique de l’Ouest et les pays du Sahel, du Tchad à l’ouest à la Mauritanie, sont confrontés à l’un des environnements de sécurité les plus instables depuis des décennies, soulignant que la lutte contre les menaces extrémistes en Afrique est directement liée à la sécurité des États-Unis : « Ce n’est pas seulement un problème africain, mais un problème mondial, et nous devons agir maintenant avant que ces groupes n’acquièrent la capacité de lancer des attaques qui transcendent les frontières », a-t-il déclaré.

Commentant la décision d’imposer des droits de douane, le Dr Francis Owusu, économiste du commerce à l’Université du Ghana, a souligné qu’avec ces nouveaux droits de douane, « Trump a non seulement affaibli la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA), mais l’a également condamné à sa disparition. » 

Concernant la décision de restriction des visas, le journaliste et militant politique kenyan Mwangi Githahu estime que la politique de restriction des visas pour certains pays africains vise à raviver la vieille tactique coloniale du « diviser pour mieux régner », par laquelle les États-Unis tentent de diviser les pays africains en deux. Les pays sanctionnés, comme le Tchad, le Soudan et les États du Sahel, subiront des pressions pour exiger un retour à l’approche privilégiée par Washington ou riposter. Pendant ce temps, ceux qui bénéficient encore du privilège d’entrée se retourneront les uns contre les autres, se disputant leur loyauté et l’honneur d’être les serviteurs choyés de leur maître à la Maison Blanche.

Il convient de noter que le Tchad a été le seul pays à adopter une position honorable face aux restrictions de visa imposées par l’ambassade des États-Unis à ses citoyens. Le président Mahamat Déby a ordonné à son gouvernement de suspendre les visas des citoyens américains « conformément au principe de réciprocité », en déclarant : « Le Tchad n’a ni n’avions ni milliards de dollars à offrir, mais il a sa dignité et sa fierté. » 

Mwangi a ajouté que dans le cas où les pays refusent à se soumettre aux diktats de la maison Blanche, l’administration Trump mettrait des armes entre les mains de diverses milices dans ces pays pour renverser les régimes en place.

Récemment, lors d’une interview télévisée avec le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, et la ministre déléguée aux Affaires étrangères du Burkina Faso, Stella Helen Kabré, les ministres de l’AES ont déclaré que leurs services de renseignement avaient obtenu des informations indiquant que de puissants pays occidentaux étaient derrière les opérations de sabotage menées par l’Ukraine sur leur territoire, y compris le soutien aux mouvements rebelles et aux groupes terroristes avec des drones modernes et des renseignements pour attaquer les positions de l’armée régulière dans la région.

De rapports de renseignement récents ont révélé l’implication de la société militaire privée américaine « FOG », en coordination avec les services de renseignement ukrainiens et les mouvements rebelles au Tchad, dans les pays du Sahel et au Soudan, pour attaquer des installations et des sites militaires vitaux dans ces pays. 

Il est devenu clair que les pays africains aient pleinement conscience du plan subversif américain sur le continent africain, qui repose sur le soutien à l’opposition et aux mouvements rebelles, la propagation et l’alimentation du terrorisme, et son utilisation comme prétexte pour s’ingérer dans les affaires intérieures des pays. C’est ce qui se produit actuellement au Kenya, allié stratégique de Washington dans la lutte contre le terrorisme et hôte des activités du Commandement américain pour l’Afrique.

Avant les manifestations qui ont éclaté au Kenya le 25 juin, douze diplomates, dont des ambassadeurs de pays occidentaux, principalement des États-Unis, ont mis en garde contre le recours à la violence pendant les manifestations, exprimant leur soutien aux manifestants et leur droit à exprimer démocratiquement leurs opinions. 

En réponse, le gouvernement kenyan a publié une note diplomatique très virulente critiquant l’ingérence de la communauté internationale dans les affaires intérieures du Kenya.

De nombreux experts estiment que les pays africains devraient se libérer de la dépendance occidentale et réduire leur dépendance aux services de Washington, tout en suivant l’exemple de l’AES en formant une alliance commerciale, économique et militaire qui leur garantit la liberté de contrôler leurs propres décisions.

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