Tchad : le président appelé à effectuer une visite inopinée à l’aéroport pour constater la réalité du secteur aérien

Voyager par avion au Tchad relève aujourd’hui d’un véritable défi financier. Les tarifs exorbitants des billets, souvent injustifiables, pèsent lourdement sur les citoyens, même les plus modestes. À cela s’ajoute une gestion jugée opaque et inefficace de l’Autorité de l’Aviation Civile du Tchad (ADAC), pointée du doigt pour son rôle dans cette situation.
En cause, une accumulation de taxes, de redevances aéroportuaires et de frais divers appliqués aux compagnies aériennes, qui se répercutent inévitablement sur les voyageurs. Pour un billet N’Djamena–Douala ou N’Djamena–Cotonou, les prix atteignent parfois ceux d’un vol intercontinental, alors que les trajets sont courts et les services limités.
L’ADAC, censée réguler le secteur, est critiquée pour son manque de transparence et l’opacité dans la gestion des revenus générés par ces redevances. Malgré les milliards de francs CFA collectés, les infrastructures aéroportuaires restent vétustes, les services sont médiocres et les passagers subissent régulièrement des désagréments sans justification ni amélioration visible.
Pendant que certains responsables voyagent aux frais de l’État, les citoyens ordinaires, eux, doivent s’endetter ou renoncer à voyager. Cette situation nourrit un sentiment d’injustice et d’exclusion, renforçant le fossé entre les élites et le reste de la population.
Il est urgent que les autorités revoient la politique tarifaire de l’aviation civile et mettent en place un mécanisme de contrôle indépendant sur la gestion de l’ADAC. Dans un pays enclavé comme le Tchad, où les routes sont parfois impraticables, rendre l’avion accessible n’est pas un luxe, c’est une question d’équité et de développement.