Il y a exactement 38 ans, le 5 septembre 1987, le Tchad marquait l’histoire militaire africaine avec un raid audacieux : la bataille de Maaten al-Sarra. Cet affrontement, mené pendant la célèbre « guerre des Toyota », reste l’un des épisodes les plus symboliques de la résistance tchadienne face à la Libye de Mouammar Kadhafi.

Un raid décisif

À l’époque, le Tchad venait de subir de lourdes pertes lors de l’offensive sur la bande d’Aouzou, en août 1987. Les forces libyennes, mieux équipées et soutenues par leur aviation, avaient réussi à repousser l’attaque tchadienne.

Pour renverser la situation, N’Djamena prit la décision audacieuse de frapper directement la base aérienne libyenne de Maaten al-Sarra, considérée comme le cœur stratégique de la supériorité militaire libyenne dans la région.

La guerre des Toyota en action

Les troupes tchadiennes, composées de combattants mobiles et équipées de pick-up Toyota rapides, traversèrent le désert pour mener une attaque éclair. En quelques heures, la base libyenne fut submergée. Le raid permit non seulement de détruire des installations stratégiques, mais aussi de capturer de nombreux soldats libyens, infligeant un coup dur à la puissance de Kadhafi.

Cette victoire démontra l’efficacité des tactiques tchadiennes face à un adversaire pourtant mieux armé et reconnu sur la scène internationale.

Une victoire qui a changé l’histoire

La bataille de Maaten al-Sarra symbolise bien plus qu’un succès militaire : elle marqua un tournant dans la guerre entre le Tchad et la Libye.

Moins de deux mois plus tard, en octobre 1987, un cessez-le-feu fut signé, ouvrant la voie à la fin de la guerre des Toyota et au règlement du contentieux autour de la bande d’Aouzou, finalement restituée au Tchad en 1994 après l’arbitrage de la Cour internationale de Justice.

Mémoire et fierté nationale

Trente-huit ans après, la bataille de Maaten al-Sarra reste gravée dans la mémoire collective tchadienne comme un symbole de courage, d’ingéniosité et de résistance. Elle continue d’inspirer les forces armées tchadiennes et rappelle la capacité du pays à défendre sa souveraineté, même face à un adversaire supérieur en nombre et en équipement.

Aujourd’hui, en ce 5 septembre 2025, le souvenir de Maaten al-Sarra résonne encore comme une page de gloire de l’histoire militaire tchadienne.