Chaque jour, des milliers de passagers passent par l’aéroport international Hassan Djamous de N’Djamena. Mais combien d’entre eux savent réellement qui était Hassan Djamous ? Très peu, sans doute. Car rien, absolument rien dans ce lieu qui porte son nom, ne raconte son histoire. Pas de portrait, pas de plaque commémorative, pas une ligne pour rappeler aux Tchadiens et au monde — qu’ils foulent le sol d’un lieu dédié à l’un des plus grands héros militaires du pays.

Hassan Djamous, c’est pourtant plus qu’un nom. C’est l’homme qui a tenu tête aux troupes libyennes pendant l’une des pages les plus cruciales de notre histoire : la guerre Tchad-Libye. Brillant stratège, il a mené une guerre éclair, rapide et décisive, qui a humilié les blindés arrogants de Kadhafi. Il a redonné espoir à une nation alors sous pression, et permis au Tchad de préserver sa souveraineté.

Il fait partie de ces rares hommes qui, par leur courage et leur vision, marquent une nation pour toujours. Mais aujourd’hui, son nom est souvent mieux reconnu à l’étranger que dans son propre pays. Et même dans l’aéroport qui lui rend hommage, aucun signe de reconnaissance, aucune trace visible de son héritage.

Ce silence n’est pas une simple négligence. C’est une faute. Car un héros ne meurt jamais, à condition qu’on le raconte.

Je lance ici un appel à la mairie de N’Djamena, aux autorités locales, et à la famille du Commandant Djamous. Il est temps de réparer cette injustice. Il faut une plaque commémorative, lisible, claire, installée au cœur de l’aéroport. Il faut y raconter sa vie, ses faits d’armes, son engagement pour le Tchad. Chaque passager, chaque visiteur, chaque citoyen doit pouvoir lire son histoire et comprendre pourquoi ce nom mérite d’être honoré.

Un pays qui oublie ses héros perd peu à peu son âme. Ne laissons pas Hassan Djamous devenir un nom vide. Faisons de sa mémoire un symbole vivant de dignité, de courage et de loyauté.

Par Aboudinga Ouroubou