Il est des gestes politiques qui marquent un tournant, non pas par leur éclat momentané, mais par la profondeur de leur portée historique. L’instauration de l’Académie Diplomatique au sein du Ministère des Affaires étrangères, à l’initiative du ministre Abdoulaye Sabre Fadoul, entre résolument dans cette catégorie.

C’est une première dans l’histoire diplomatique du Tchad. Longtemps tributaire de formations éclatées, d’initiatives isolées ou de partenariats souvent improvisés avec l’extérieur, le pays se dote enfin d’un cadre structurant et durable pour la formation et le perfectionnement de ses diplomates. Un acte fondateur.

Le Tchad, acteur de plus en plus écouté sur la scène régionale et internationale, avait besoin d’un levier institutionnel pour consolider son rayonnement. L’Académie Diplomatique se veut non seulement une école d’excellence, mais aussi un laboratoire d’idées, un espace de réflexion stratégique pour affronter les mutations du monde : géopolitique en recomposition, diplomatie économique, enjeux climatiques, transitions numériques…

Avec cette académie, c’est la professionnalisation de la diplomatie tchadienne qui est en marche. Un signal fort adressé tant aux partenaires internationaux qu’aux jeunes aspirants à la carrière diplomatique. Une manière aussi de créer une mémoire diplomatique nationale, de documenter et de transmettre les expériences, les échecs comme les succès, de ceux qui ont porté la voix du Tchad aux quatre coins du monde.

Ce n’est pas la première fois que le ministre Abdoulaye Sabre Fadoul fait preuve d’un sens élevé de l’État en posant des actes structurants. Connu pour sa rigueur, sa vision et son attachement à la réforme des institutions, il confirme ici sa volonté de laisser une empreinte durable au sein de la diplomatie tchadienne.

Créer une académie, c’est penser au-delà d’un mandat. C’est anticiper, investir dans l’intelligence, parier sur la compétence. Et dans un pays où les défis ne manquent pas, cette démarche de long terme mérite d’être saluée.

Toute initiative, aussi ambitieuse soit-elle, reste vulnérable sans un soutien politique clair et un financement pérenne. Il appartient désormais à l’État tchadien, à ses partenaires et aux acteurs du monde académique de s’approprier ce projet et d’y contribuer. L’Académie Diplomatique du Tchad ne doit pas être un simple bâtiment ou une annonce solennelle. Elle doit vivre, rayonner, former, inspirer.

C’est une pierre angulaire dans la construction d’un Tchad qui parle, négocie et agit avec intelligence et constance sur la scène mondiale.

En érigeant cette Académie, Abdoulaye Sabre Fadoul offre au Tchad un outil de souveraineté intellectuelle, un creuset pour l’élite diplomatique de demain. L’histoire retiendra que c’est sous son impulsion que la diplomatie tchadienne a enfin commencé à s’écrire dans ses propres amphithéâtres.

Par Le Ndjam Times – Chronique